mercredi 10 novembre 2010

Pommes

Quand le sage montre la lune
C'est pour oublier ses triquebilles
Car il craint la variole
Et goûte peu l'aréole

lundi 8 novembre 2010

modulable


" Qu’un peintre aille, un beau jour, poser tant bien que mal
La tête d’un humain sur le cou d’un cheval;
A des membres divers, monstrueux assemblage,
Que son caprice ajoute un bizarre plumage;
Qu’il termine en poisson le buste noble et beau
D’une femme: en voyant cet étrange tableau,
Chers Pisons, vous rirez, n’est-ce pas — Tel me semble
Un livre, amas confus d’objets mêlés ensemble
Sans principe ni fin, partant sans unité,
Rêves creux d’un cerveau par la fièvre agité.
Le peintre et le poète ont l’heureux privilège
De tout oser; ce droit qui toujours les protège,
Je l’accorde, bien plus, j’en réclame ma part,
Mais qu’il reste interdit par la nature et l’art
D’unir dans la même œuvre, accouplant les contraires,
Aux tigres les brebis, aux oiseaux les vipères. "
HORACE - L’ART POÉTIQUE 
artworks © bertrand bonnafous