jeudi 24 décembre 2009

Anthrôpos

— Qui donc a laissé son camion au garage ?

— C'est bien moi. Mais ai-je pris à tes yeux une mauvaise décision me concernant, si le temps que j'aurais dû perdre au volant je l'ai consacré à mon éducation ?


Diogène Laërce, Vies, doctrines et sentences des philosophes illustres : Hipparchia

dimanche 29 novembre 2009

La mort en soi

«Cicéron dit que Philosopher ce n'est autre chose que s'aprester à la mort »
Montaigne - Que Philosopher, c'est apprendre a mourir
Citation gigogne.

La représentation de la mort repose sur une intuition analogique. Je peux expérimenter la proximité de la mort, éprouver mon corps, mais pas la mort elle même, sinon je suis privé de cassoulet.
Par analogie, ou par syllogisme pour les adeptes de la première pression à froid, mon corps s'altère comme celui de mes semblables, ils meurent donc je vais mourir. CQFD.
Plus cette prescience est précise, plus il faut philosopher, ou regarder The young and the restless, c'est selon.

mercredi 25 novembre 2009

Pictionary - φ

Nous connaissons l'adage qui prétend qu'il vaut mieux un bon dessin qu'un long discours. Partant de là, je me suis interrogé sur la figuration graphique de la chose en soi, assorti d'un « bonne chance ! », ayant la conviction qu'en l'occurrence un bon discours est approprié.
Là dessus, ma chère marie me fait remarquer que je suis une brèle au Pictionary.
Exemple :

Et bon exemple, merci louloute, qui montre que l'on n'a pas accès sensiblement à la chose en soi, ici on lui tourne carrément le dos. Cette vision artistique a-t-elle une vertu pédagogique ? Peut-elle atteindre quelqu'un qui n'a pas assimilé ce concept ?
C'est un petit défi artistique et rigolo — à suivre. 



Juju est perplexe...

mercredi 18 novembre 2009

Le quotidien de la ville ne paraîtrait plus ?

Quand ils ont voulu faire taire les lauréats du Prix Goncourt,
je n'ai rien dit ;
je ne suis pas lauréat du Prix Goncourt...

Tant qu'on peut dessiner et boire du café, insouciants.

jeudi 12 novembre 2009

Tolérance

Prétendre respecter les croyances les plus nases d'autrui, n'est-ce pas pur mépris ?
Si l'on respecte machin, il faut bien prendre le temps de lui expliquer quand il se fourvoie et qu'une ineptie n'est pas une opinion comme les autres.



mardi 3 novembre 2009

ThánAphrodite bouffant la main d'Erôs




Tout le monde sais que la métaphysique platonicienne du désir, les raisons de la puissance de l'amour — souvenez-vous, l'histoire des hommes, des femmes, et des androgynes — c'est du kazoo et qu'elle nous condamne à l'insatisfaction et d'interminables scènes de boudin.
Mais alors pourquoi cette histoire d'incomplétude sied-elle tant à nos aspirations amoureuses ? Si l'on exclut les syndromes de Peter Pan, de Cruella, de Gingerbread Man.
Sommes-nous d'indécrottables romantiques ou sommes-nous assez égoïstes pour penser qu'il existe quelque part une personne qui nous correspond parfaitement, qu'elle est notre moitié, et qu'il est plus simple de trouver cette improbable âme perdue que d'accepter l'autre, si différent soit-il ?

lundi 2 novembre 2009

Courroux

J'ai entendu que notre époque est nihiliste. C'est aussi le sentiment vague que j'ai.

Mais dès que je creuse un peu, je tombe toujours sur le vieil os de la superstition. Pire, la superstition moderne, celle qui est coachée, vendue, colportée. Et autour, des agnostiques mous.



jeudi 15 octobre 2009

Créatures

Dans sa très sérieuse conférence sur Le sens de la vie (damned !) Nicolas Grimaldi semble vouloir répondre à La Mort de Vladimir Jankélévitch et affirme que nous avons un bon exemple de créatures immortelles pas du tout déprimées en les dieux homériques. Nom de Zeus ! « Les dieux homériques ne semblent pas s'ennuyer, il vont de farces en farces, ils se travestissent, ce sont des travelos. »
Alors, plus qu'à Borges, ça me fait penser à Zardoz (c'est ma culture série B) où les immortels finissent séniles, genre La chance aux chansons, ou dans un état de torpeur, genre Jack Nicholson dans Vol au-dessus d'un nid de coucou.
Alors ? Inquiets et créatifs ou peace et gagas ? Choisis ton camp, camarade !


J'ai des réponses, mais n'étant pas philosophe de profession, je ne suis tenu ni à la rigueur ni à la cohérence. Cependant, comme je suis joueur, j'y reviendrai.

dimanche 11 octobre 2009

mercredi 7 octobre 2009

What's in a bird ?

J'ai cru qu'il y avait un colibri dans le jardin. Le colibri avait des antennes. Tel un ornithorynque, mon colibri a dérapé dans le concept.

Ce qui amène une autre question : le vol du moro sphinx est-il moins gracieux que celui du colibri ?
Je n'en sais rien, je n'ai jamais vu de colibri.

Si je postule que je n'entends rien de la pensée brillante de mon voisin, pas plus que je ne saisi la dialectique de mon cordonnier qui, le pastis aidant, semble s'entendre avec mon voisin, comment puis-je prétendre sérieusement interpréter une œuvre picturale dont les codes ne sont pas clairs ? Si codes il y a.
Peut-être que l'artiste tente vraiment de nous (se) dire quelque chose, et que ça m'intéresse, contrairement à ce que vomissent les crétins de mon quartier.
Peut-être que la plupart du temps il n'y a que des papillons lorsque je vois des colibris. Peu importe, ce qui est pratique avec l'art, c'est que son concept est plus souple que celui de l'oiseau, et je peux y fourrer ce que je veux.


J'étais curieux de savoir si en reproduisant un effet d'optique, en l'occurrence comme un gougnafier le « yeux doubles » si cher à V. Meignaud, il agit toujours. La réponse est oui. Je dois avoir un cerveau de poule, pour rester dans la volaille :]

mercredi 30 septembre 2009

Amputées d'une fille.


Les traits se prennent dans l'entonnoir, sont filtrées, ressortent par le pavillon et... Ratataplan !!!
Bientôt, quand la toile sera achevée, qu'elle sera livrées aux inconnus, une autre musique la fera entrer en résonance. J'aimerai entendre.

mardi 22 septembre 2009

« Il n'y a pas de règle. »

  J'ai parfois une approche de l'image que certains pourraient qualifier de classique (?), ou d'expressionniste (?!), c'est selon. Tout cela fluctue. Durant une longue période, je refusais de reproduire la chair autrement que par du gris, du bleu, du rose, je m'entravais bêtement parce que je « savais faire ». Pire encore, je m'inventais des règles.
Comme je n'ai pas « fait » d'école d'arts, c'est mon ami Dimitri Avramoglou qui n'a cessé de me répéter qu' « il n'y a pas de règle .» (Peut-être avait-il lu George Bernard Shaw ?) Pour ceux qu'ils le connaissent, il faut avouer que c'est une remarque qui peut surprendre, mais que bien pesée on peut l'appliquer à tous les domaines de productions artistiques. Le tout n'est ensuite qu'une histoire d'accoutumance : Beethoven était un peu la musique tonale (pouah !) de son époque. Combien d'enfants de la « Neu Deutsche Welle » n'ont pas encore en tête « 99 luftballons » ? Faîte du raffinement musical. (J'adore aussi, c'est l'accoutumance ).
Demandez à 125 individus français de citer deux génies du 20e siècles. Ressortirons immanquablement Picasso et Einstein. De ces 125 individus, isolez le pourcentage de physiciens qui apprécie vraiment Picasso. Picasso et Einstein seraient des héros méconnus de la beauferies ou tout simplement des victimes de l'accoutumance, ou les deux ?
L'accoutumance au génial, au bien, est pratique, agréable, et ne soyons pas naïfs : nécessaire. A notre condition, notre organisation. Cependant, elle est philosophiquement inacceptable.
Je vous concède les règles de vie, la loi / les lois, je vous concède les conceptions du bien desquelles découlent les premières, ensuite « il n'y a pas de règle ».
Restent les méandres du bon, du vrai, du mauvais goût, du fourvoiement...


Pour les égarés : les choses sérieuses se passent ici. Bientôt à jour.
°

dimanche 13 septembre 2009

Deux vacantes.

Nous écrivons toujours pour quelqu'un, au début. Les sédiments de la vie et l'habitude nous font parfois oublier pour qui nous écrivons, ou encore nous changeons d'interlocuteur, mais il y a toujours un destinataire. Écrire pour soi est une faute de goût.
Le dessin, la peinture, c'est la même chose.
En toutes circonstances, le message doit se confronter aux êtres ; choisir les cibles est exquis.
Le confronter aux Ion-Ion et aux crédules buveurs de schnaps est aussi une faute de goût.

vendredi 11 septembre 2009

La mort ? Comme c'est inconvenant !

Pour Schopenhauer, qu'il n'y ait rien après la camarde, pas de schnaps, walou, c'était « au point de vue esthétique comme au point de vue moral, une idée impossible à digérer. »
Hé oui ! C'est contrariant. 


Il y a des gens que ça préoccupe moyen.

mardi 8 septembre 2009

Workman

Workman Photo © Ma Gonzesse
Et lui-même, sorti nu du sein de sa mère, il s'en ira tel qu'il était venu et il ne prendra rien du fruit de son travail qu'il puisse emporter dans sa main.
Ecclésiaste, 5, 14

lundi 7 septembre 2009

Des oursins dans les épines.

Nous sommes des machines à produire du sens. C'est ce qui nous rend superstitieux, exégètes pauliniens ou paranos, mais c'est aussi cela qui nous permet d'exécuter ou d'apprécier une œuvre d'art, parfois au delà des intentions de son auteur, ou ordinairement à côté, sans que ça ne porte préjudice à qui que ce soit ; sous réserves.
J'en ai encore fait l'expérience aujourd'hui en voyant une allégorie pythagoricienno-gay dans une simple histoire de calembours. Même s'il faut toujours se méfier des calembours...

Ce soir, je me sens plus Arthur Schopenhauer qu'Arnold Schwarzenegger... Même si mon libraire ne fait pas la différence.

dimanche 6 septembre 2009

Signifiants opposables.

Aujourd'hui, fi des considérations déraisonnables qui n'ont d'autres justifications que le plaisir de la causerie, pour se consacrer à la contemplation du corps de l'autre.
Une posture mixte, indolente et droite, belle. Et une question fondamentale qui se pose : Comment occuper les signifiants opposables, le pouce et les autres.

vendredi 4 septembre 2009

La quadrature du coude .

Comme le philosophe l'avait si bien résumé ici, ce qui était vrai pour le schéma de la page 24 hier le sera peut-être demain, mais aujourd'hui je doute car c'est shabbat. Et comme on a pas le droit de bosser, il faut également laisser de côté les chiffres magiques. On gardera le 4, même pas un nombre premier. La honte. Pas de 3 ou de 7, pour ce soir, car ils me fatiguent avec leur comique de répétition.

jeudi 3 septembre 2009

La troisième position.

Comme nous l'avons étudié, à moins de renier YHWH, les amateurs d'onctions ne peuvent se faire baptiser trois fois.
Certains ont tenté une position intermédiaire, genre l'équilibre. Tous les épicuriens pratiquants que j'ai connu ne la ramenait pas trop au moment de passer l'arme à gauche.

Aussi, la seule position tenable, c'est de s'en foutre. Pas si facile, me direz vous. Je sais, car la meilleurs façon de s'en foutre, c'est de s'en remettre pour penser à autre chose. Mais depuis le XXe siècle on a trouvé mieux que la religion pour atténuer le stress : le sexe, le vélo, la natation.

mercredi 2 septembre 2009

1, 2, 3... Plouf !

J'ai parlé plus tôt de Gnose Matérialiste. Il faut dissocier la Gnose matérialiste de l'athéisme qui repose sur la raison. La Gnose Matérialiste, comme la Gnose Spirituelle — qu'il ne faut pas confondre avec la superstition ou la religion enseignée ainsi qu'il ne faut pas confondre l'agnosticisme mou avec l'athéisme rationnel — est révélée. Il n'est pas exclu que la GM se superpose à l'athéisme, ce qui rajoute la foi en une conviction rationnelle. Néanmoins, si l'évènement révélant la GM arrive dans un contexte religieux voire d'agnosticisme mou, ce savoir anxiogène peut s'avérer très volatile.
A l'intention des grands versatiles, je tiens à m'excuser : j'ignore si l'on peut se faire baptiser trois fois (un chiffre au combien hype !). Deux fois, certes, mais trois...


dimanche 30 août 2009

Recul

En ce qui concerne la seconde partie de l'été, prendre du recul ne m'a pas avancé à grand chose. Le problème vient peut-être mon manque d'acuité pour oeuvrer à reculons.

Bangor la nuit.
Bangor, la nuit.

vendredi 28 août 2009

Gnose agnostique.

Il est une forme de gnose — non salvatrice celle ci, si ce n'est qu'elle soustrait un peu à la bêtise et ce n'est pas négligeable — à mettre en parallèle à ses sœurs religieuses. Elle repose sur ce savoir qui fait de nous des êtres humains : nous allons tous crever pour des clous ; tout ça c'est juste pour le fun. Nous appellerons ce soubconcept la Gnose Matérialiste (GM). De là naissent les Gnoses Spirituelles (GS), parce qu'avouez le, la GM est bien flippante. En outre, il est bien plus simple d'éduquer des enfants, voire un peuple, avec la caution d'un législateur omnipotent. En « freestyle », il bien plus compliqué d'expliquer au jeune Kevin que le meurtre est répréhensible alors que les asticots gagnent toujours à la fin.
Il est amusant de constater à quel point l'être humain est une petite chose versatile lorsqu'il passe au cours de son existence de la GM à la GS et vice-versa, au gré des avatars.
Nous étudierons prochainement pour quelle raison un individu est amené à changer trois fois de position.


mercredi 26 août 2009

Pink... De loin.

Même en prenant de la distance, même en diluant les contrastes, cet art ne craint po' de demeurer ésotérique.




Sans négliger la bise à Rouroute et Ninine, of course.

samedi 1 août 2009

Love rhapsodie à tous les ion-ion.

Ion-ion, mon bel Apollon,
Qu'il est bon de te voir le matin,
vers quinze heures,
lavé de tes vapeurs d'alcool et la panse détendue,
pas pour longtemps.
J'aime ton rire,
vers seize heures,
éthéré déjà, monter à mes fenêtres, et ta verte poésie taquiner tes servantes.
J'aime, j'aime ton regard incertain, le soir, divergeant parfois depuis ton AVC l'an dernier ; cette coquetterie qui te fait viril sur ta moto ou ta BMW.
Ion-ion, fais-moi ce cadeau, n'arrête pas le cigare, tiens bon ! C'est bientôt l'arrivée.

jeudi 23 juillet 2009

Mettre les patins avant de versifier – S.V.P.

Écrire de la poésie, c'est ouvrir son cœur, c'est se mettre à nu.


Primo, je ne suis pas cardiologue. Secundo, je n'aime pas me déchausser chez n'importe qui.

mercredi 22 juillet 2009

La vraie bonne volonté, c'est se taire.

Un artisan centriste me faisait part il y a peu de ses craintes quant au déclin de notre société sourde aux arts et aux choses de l'esprit. Hin ! Hin !

Sincèrement, ça m'inquiète. Si les beaufs cessent de railler les têtes d'œuf, de qui notre cynisme va-t-il se nourrir ?

mardi 21 juillet 2009

Un bon séjour chez les ploucs.

En partant, j'avais cette question sous forme de boutade : « Si j'adhère au scepticisme, puis-je discuter avec deux solipsistes sans m'énerver ? »



Je pensais naïvement pouvoir me prendre la tête tranquillement pendant quelques jours, et en restant discret j'avais l'espoir qu'on me foutisse la paix. Erreurs graves et récurrentes : je peine à rester discret et il répugne à mon prochain de me foutre la paix.





Aussi, je reviens avec une autre question : « Si je ne suis pas solipsiste, comment puis-je survivre chez Castorama sans boussole ? »


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artworks © bertrand bonnafous